Gabriel Messan Agbeyome Kodjo, grande figure politique au Togo, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’âge de 70 ans. Ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle de 2020, son décès en exil vient assombrir un paysage politique déjà marqué par des tensions et des controverses
Selon des informations relayées sur les réseaux sociaux et confirmées par des proches de sa famille, Agbeyome Kodjo aurait été victime d’un malaise samedi, le conduisant à être admis à l’hôpital où il a rendu son dernier souffle au petit matin de dimanche.
Triste disparition de Gabriel Messan Agbeyome Kodjo
Cette disparition survient quelques semaines seulement après celle de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, plongeant une fois de plus le pays dans la tristesse et la consternation. Agbeyome Kodjo avait été contraint à l’exil après l’élection présidentielle de 2020, où il avait affirmé être le président élu, contestant ainsi les résultats officiels qui le plaçaient en deuxième position derrière Faure Gnassingbé.
Né le 12 octobre 1954, Agbeyome Kodjo avait un parcours politique dense. Ancien Premier ministre sous le règne de Gnassingbé Eyadèma de 2000 à 2002, il avait également occupé d’importantes fonctions ministérielles et institutionnelles. Son engagement politique s’était poursuivi par des mouvements de défection et de fondation de partis, reflétant ainsi ses convictions et ses aspirations démocratiques.
Après des années d’exil et de contestations politiques, Agbeyome Kodjo avait fondé en 2008 son propre parti politique, l’Organisation pour bâtir dans l’union solidaire togolaise (OBUTS), rebaptisé plus tard le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD). Sa candidature à la présidentielle de 2020 avait cristallisé les tensions politiques au Togo, mettant en lumière les divisions et les défis démocratiques persistants dans le pays.
Malgré son départ prématuré, Agbeyome Kodjo laisse derrière lui un héritage politique important, marqué par son engagement en faveur de la démocratie et du développement au Togo. Sa disparition soulève désormais des questions sur l’avenir politique du pays et sur la consolidation des institutions démocratiques dans un contexte toujours aussi complexe.